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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 39 - Le bal des Epines

Cendre et la Vallée Oubliée


Le bal avait allègrement commencé sous le regard avisé de Jessie qui avait proposé ses services de mixologues (et de chaperon) pour la nuit.

Cendre avait tout de suite accepté, imaginant que ses enfants seraient plus à l’aise si elle n’était pas dans les parages.


Au même moment, Lucas questionnait Cendre sur le jeune homme au tatouage an forme de lune.


Cendre avait beaucoup de mal à exprimer ce qu’elle ressentait, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’avait pas réussi à entrevoir complètement son désarroi.

- Tu le connais, n’est-ce pas ?

- Je crois, oui... mais c’est impossible...


- Raconte-moi.

Lucas sentit que Cendre avait besoin de mettre des mots sur ce qu’elle avait du mal à exprimer.


- Trois ans après mon adoption par Oba-san, celui-ci me présenta à l’un de ses prestigieux amis, un mécène renommé que toutes les galeries d’art s’arrachaient. Je n’avais à l’époque que dix-sept-ans.


- Le mécène en question, également trafiquant d’art, avait alors une quarantaine d’années. Il avait besoin qu’on lui fasse en urgence une copie de l’une de ses dernières acquisitions. Oba-san m’a envoyée chez lui, seule.


- Je te laisse imaginer la suite... Le mécène n’avait que faire d’une copie d’œuvre d’art... J’ai vécu un calvaire du haut de mes dix-sept ans et je suis tombée enceinte.


- Je suis désolé...

- C’est du passé, Lucas. Sauf que ce passé vient de me sauter au visage. Gabin est le prénom que j’avais donné à cet enfant. Oba-san m’a dit qu’il n’avait pas survécu à l’accouchement. Ce ne peut donc pas être lui.


- Et s’il avait survécu, Cendre ?


Au jardin, la fête battait son plein.


Tandis que Clotaire et Alaric dansaient sur la piste installée pour l’occasion, Blanche se liait d’amitié avec une jeune femme dénommée Virginie.


Samuel avait rejoint le bar et discutait joyeusement avec Maurice, le fils de Francis, ainsi qu’avec Armelle Rocca et une jeune fille qui s’appelait Chloé.


Tous étaient pendu à ses lèvres. L’occasion ne se présenterait pas tous les jours de boire un plasma mary avec le fils de la Grande Maîtresse.


Samuel, qui était tombé précédemment sous le charme d’Armelle lors des présentations, se demandait à présent si Chloé ne lui plairait pas davantage. Les deux jeunes femmes étaient tout simplement délicieuses et d’agréable compagnie, autant l’une que l’autre.


Tout pris qu’il était par ces nouvelles considérations romantiques, il en oublia qu’Isaure s’était éloignée pour discuter avec Ulysse Caron.


Il ne la vit pas non plus s’isoler au fond de son petit jardin avec le fils de Francis.


Pourtant, tous deux discutaient comme s’ils s’étaient toujours connus. Isaure lui faisait part de ses inquiétudes concernant les combats et Ulysse écoutait, effaré de découvrir de plus près une tradition dont il n’avait pas imaginé une seconde qu’elle puisse être aussi cruelle.


- Tu sais, je vivais cela de très loin... Depuis tout jeune, on me parle des portes de la Vallée, de l’espoir de tous, de les voir se rouvrir, grâce à ta mère... Mais jamais je n’ai soupçonné ce qu’il pouvait y avoir derrière tout cela... la souffrance de ta famille... la tienne.


Ulysse s’était interrompu un instant puis il avait regardé Isaure :

- Je fais partie de ceux qui ont voté pour que les combats aient lieu après vos anniversaires... Je suis tellement désolé...

Isaure ravala sa salive :

- Ne t’en fais pas... Tu as voté en ton âme et conscience. Les combats auraient eu lieu, de toute façon, tôt ou tard. Cela n’a plus d’importance.


- Cela en a pour moi... Nous venons tout juste de nous rencontrer et je sais que je ne veux pas te perdre.

- Moi non plus, je ne veux pas, Ulyssse...


- Et s’il avait survécu ?

- C’est impossible... Gabin aurait trente-neuf ans aujourd’hui. Ce jeune homme doit avoir vingt ans à peine, et c’est un vampire.

- Justement. Mais bon... admettons que ce ne soit pas lui. Il m’inquiète tout de même. As-tu remarqué la façon dont il s’adressait à toi ? J’ai eu la nette impression qu’il te provoquait.


- Cela ne m’a pas échappé, oui, mais dans quel but ? Je suis certaine que ce jouvenceau nous cache quelque chose et j’aimerais savoir ce que c’est.

- Nous allons l’avoir à l’œil.


Il y avait de la romance dans l’air au Bal des Épines.

Clotaire avait fait la connaissance de Caroline Boyer, une pétillante jeune femme qui aimait bien frimer avec ses pouvoirs.


Clotaire lui avait expliqué que lui-même n’était pas autorisé à les utiliser car il devait rester un vampire néophyte jusqu’aux combats. Mais cela n’avait pas d’importance puisque les deux jeunes gens s’étaient découvert une passion commune pour les échecs. Et puis, qu’est-ce qu’il était beau, le fils de la Grande Maîtresse !


Sur un banc, non loin de là, Blanche et Virginie semblaient faire plus ample connaissance...


Les deux jeunes femmes ne se quittaient pas et paraissaient se suffire l’une à l’autre, seules au monde et ignorantes de ce qui se passait autour d’elles.


Samuel avait finalement laissé son cœur choisir et lui non plus ne quittait pas sa dulcinée. C’était la première fois qu’il ressentait quelque chose de semblable pour une personne qu’il connaissait à peine.


Cela n’avait rien de comparable à ce qu’il ressentait pour Isaure mais il savait une chose ; il voulait rester près de Chloé et ne se lassait pas de sa conversation.


Isaure et Ulysse avaient aussi décidé de rester ensemble dans le petit jardin d’Isaure. Ils souhaitaient profiter de ces moments éphémères, ne sachant de quoi serait fait leur lendemain.

- Quel malheur que nous ne nous soyons pas connus plus tôt.


Si Alaric ne vivait aucune romance, il s’était cependant lié d’amitié avec Gabin. Le jeune vampire avait eu l’audace d’interroger son invité sur son bien mystérieux tatouage.


- Ce tatouage ne veut rien dire ! avec ri Gabin. C’est juste un pari qui a mal tourné. Rien d’extraordinaire, vous voyez !


Les deux garçons avaient bien rigolé puis Gabin avait raconté une partie de son passé à Alaric. Leurs histoires étaient bien différentes.


Au petit jour, Cendre et Lucas regardèrent les enfants dire au revoir à leurs invités.


Isaure et Ulysse semblaient avoir beaucoup de mal à se quitter...


... mais ils n’étaient pas les seuls. De longues embrassades avaient lieu, où qu’ils posent leur regard.

Cendre vit Gabin qui s’en allait d’un pas décidé. Il faudrait qu’elle demande à Alaric de quoi ils avaient parlé.


 

Après une journée ponctuée d’un sommeil agité, les enfants s’étaient réunis de concert autour de Cendre pour lui faire part de leurs souhaits d’inviter leurs nouveaux amis à assister au premier combat. Alaric, qui n’avait de son côté aucune requête, était là pour soutenir ses frères et sœurs.


Après avoir hésité, Cendre accepta uniquement la présence des amis de Samuel et Isaure. Ce sont eux qui allaient combattre. Eux seuls auraient donc le privilège de recevoir leurs amis.


Samuel souffla ses bougies quelques heures après...


... suivi de près par Isaure.


L’heure n’était pas à la fête... Samuel prit Isaure dans ses bras durant de longues minutes...

Il sentit sa sœur trembler et ne la lâcha que lorsqu’elle se fut apaisée.


Cendre les observait douloureusement. Ils étaient si proches l’un de l’autre... Demain, à la même heure, l’un d’eux ne sera plus là...



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