Nathalie986
G3/ Chapitre 4 : Ruptures et bambini
Ce matin-là, je pars courir autour de Newcrest. Il fait très beau et j’ai besoin de m’aérer. De plus, je me sens en pleine forme.

J’ai passé une bonne nuit et me suis levé ce matin, confiant en l’avenir. Je vais faire ce que j’ai promis à Clémence : quitter mes conquêtes. Aujourd’hui, je commencerai par Aurore puis je passerai l’après-midi avec Claire. Lady Stéphanie a assuré qu’elle ne me l’emmènerait pas trop tard. Je l’espère bien car une nouvelle tempête de neige est prévue dans la journée.

- Coucou mon Maxinou ! Me voilà enfin ! Je n’ai pas été trop longue au mois ?
Lorsqu’Aurore arrive, je sais que vais passer de pénibles instants. Elle est souriante et heureuse de me voir. J’essaye de lui faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’un rendez-vous mais d’une rupture. Son visage change d’expression mais elle semble ne pas comprendre ce que je lui dis.

Aurore a toujours été naïve mais cette naïveté me surprendra toujours.
- Mais pourquoi est-ce que tu me quitterais Maxinou ?

- Tu sais que je n’aime pas quand tu me fais des mauvaises blagues ! Ce n’est pas très gentil de ta part !
- Ce n’est pas une blague. Je te quitte parce que je suis l’heureux père de trois enfants, tous de mères différentes et que je suis amoureux d’une femme qui n’est ni une de leurs mères, ni toi !
- Quoi ?!

- Et j’ai mis ces femmes enceintes alors que j’étais avec toi ! C’est impardonnable, non ?
- Mais c’est horrible ! Comment as-tu pu me faire ça ? Tu es vraiment ignoble !

- Oui je suis ignoble ! Très ignoble, même ! Tu ne devrais plus me fréquenter.
- Ah mais c’est ce que je vais faire ! Je t’ai déjà oublié d’ailleurs, tu n’es vraiment qu’un pauvre type !
Et Aurore s’en va, finalement furieuse contre moi ! Quel soulagement. J’ai cru qu’elle ne comprendrait jamais.

Une fois seul, j’appelle ma douce Clémence pour l’informer que je viens de mettre un terme à ma relation avec Aurore. Je sens, à sa voix, qu’elle est contente. Je raccroche non sans lui avoir envoyer une tendre bise à travers le combiné.

Quelques heures après, la tempête surgit de nouveau. Lorsque Stéphanie m’amène Claire, je nous précipite à l’intérieur pour nous protéger du froid qui nous saisit.

Je suis heureux de montrer mon chalet à ma fille. Elle y vient pour la première fois.
- Tu vois, ma chérie, ici, c’est la maison de Papa.
- Pipi...

Mais ma petite Claire a d’autres préoccupations pour l’instant.

Il va me falloir lui faire l’apprentissage du pot… Je n’ai jamais eu à faire cela avec Olivier et je suis un peu pris au dépourvu. En plus Claire a l’air chochotte et regarde partout autour d’elle. C’est une grande première pour moi !

Heureusement pour moi, ma fille se débrouille très bien et semble se sortir victorieuse de cette épreuve. De mon côté, je suis moins ravi car il faudra que je m’attaque au nettoyage de ce petit pot innocent !

J’emmène ensuite Claire vers la photo de mes parents, ses grands-parents. Je lui parle d’eux, l’émotion dans la voix., en lui racontant ma vie d’enfant puis d’adolescent, en lui exprimant combien ils étaient formidables ! Je ne sais pas si elle assimile tout ce que je lui dis mais je me fais la promesse de parler de leurs grands-parents à Olivier et Charles également. Et tous les trois connaîtront l’histoire de leurs ancêtres.

L’après-midi passe très vite. Nous discutons, ou plutôt « babillons » sur le canapé lorsque Claire désire que je lui raconte une histoire.

Heureusement, j’ai acheté quelques livres pour bambins pour ne pas rester à court d’idées !
- Le Dragon et la Princesse, ça te tente ?

Et je commence à lui raconter l’histoire de cet être de prime abord pitoyable mais qui se rachète une conduite auprès de la blanche princesse, une histoire qui ressemble tellement à la mienne…

Claire aime tellement les histoires que c’est un plaisir de les lui conter.
- Dragon et princesse heureux. Ha ha !

Claire a adoré mon histoire ! Nous discutons encore un moment mais je me rends bien compte que l’heure approche et qu’il faut que je la reconduise chez sa mère.

Ma fille est tellement souriante et heureuse d’être avec moi que cela me fend le cœur lorsque son visage s’assombrit à la nouvelle de partir…
- NOOON ! Veux pas !
- Il faut bien que je te ramène à ta Maman ma puce ! Elle sera triste si tu ne rentres pas.

Je lui fais un gros bisou puis un gros câlin en lui disant que c’est moi qui l’emmène chez Maman et que je serai encore là un petit peu…

Je ramène Claire à Stéphanie en début de soirée, comme convenu avec elle. Elle guettait notre arrivée à la fenêtre, inquiète…

L’ambiance est si tendue entre nous qu’elle m’adresse à peine quelques mots. J’aurais bien voulu lui raconter les moments que nous avons passés ensemble notre fille et moi mais Stéphanie n’est pas encore prête à me donner son amitié.

Je les laisse donc se retrouver toutes les deux puis m’apprête à rentrer chez moi.

Mais je tourne les talons car j’ai très envie de participer au coucher de Claire ce soir et il faut que j’use de persuasion auprès de Stéphanie qui a toujours refusé jusque-là.

J’obtiens finalement gain de cause et peut même donner son bain à ma fille. La cerise sur le gâteau !

Je partage donc avec elle ces moments précieux que je connais déjà avec Olivier, des moments uniques faits de rires et d’éclaboussure. Puis il est temps de mettre ma petite espiègle au lit.

Claire se couche sans difficulté. Nous avons fait tellement de choses cet après-midi qu’elle est épuisée et ses petits yeux se ferment immédiatement.

Plus tard dans la semaine, c’est à Bérénice que je dois annoncer mon intention de la quitter et, contrairement à Aurore, elle n’est pas étonnée : cela faisait un moment que je ne l’avais pas invitée où que ce soit, et elle avait appris de Nadège ma triple paternité.

Pour elle, notre histoire était déjà terminée et elle n’est venue aujourd’hui que pour la simple curiosité de ce que j’avais à lui dire.
Elle sort de chez moi en restant mon amie, ce qui me soulage car notre amitié date de notre enfance.
- Je te souhaite bonne chance dans ta vie, Maxime. Donne-moi de tes nouvelles.

Dans la soirée, j’appelle Clémence et lui annonce avoir quitté Bérénice. Je la sens très enjouée au téléphone, au point qu’elle me propose de nous retrouver au parc de Newcrest. « La nuit est claire », me dit-elle « et cela me fera le plus grand bien de sortir de chez moi ».

J’avais déjà pris ma douche et revêtu mes vêtements de nuit, désireux de passer une soirée cocooning auprès du feu avec un bon livre, mais à cette proposition, il est évident que cette soirée sera différente. J’accepte tout de suite !

Cette soirée est magnifique, Clémence est souriante et nous discutons comme au bon vieux temps.

Elle sait qu’il me faut encore rompre avec Mégane et qu’ensuite, je serai un homme libre. Elle me dit que moi aussi, je lui manque énormément et qu’elle n’envisage pas de passer sa vie sans moi. Elle ne sait pas encore comment elle pourra s’acclimater de la situation mais elle commence à y penser sérieusement.
Cette nuit est magique pour moi : ma Clémence revient doucement vers moi.

C’est tout guilleret que j’accueille le lendemain après-midi mon petit Charles à la maison.

Il me fait rire avec ses lunettes trop grosses pour lui, sa coupe de cheveux de petit homme et ses pas mal assurés.

Charles est un véritable petit charmeur. C’est aussi un enfant qui a du mal à se concentrer très longtemps sur une activité lorsqu’il est avec moi.

Il a toujours quelque chose à me dire.

Je lui parle aussi de ses grands-parents et de ses frère et sœur.

Bien qu’il ne comprenne pas encore, je trouve important qu’il entende régulièrement leurs prénoms car je compte bien les présenter les uns aux autres tôt ou tard.

Mon petit charmeur adore aussi les câlins, il n’en est pas avare et cela me convient très bien.

Après ce bel après-midi à « bambiner », il me faut ramener mon petit garçon à sa maman. Je suis vraiment heureux d’avoir choisi de ne pas travailler. Cela me permet de profiter pleinement de chacun de mes enfants.
- Eh bien ! Mieux vaut tard que jamais !
- Tu entends ça, Charles ? Je crois que nous avons un peu trop dépasser l’heure !

Je vais présenter mes excuses à Nadège pour le retard mais elle ne m’en tient pas rigueur. Elle est même très heureuse que je sois un père présent pour notre fils et un bon père en plus, ce à quoi elle ne s’attendait pas. Je me sens très flatté par ses propos.
- Notre Charles est une vraie boule d’énergie, et de tendresse, aussi !
- Oui et il est grand temps qu’il aille se coucher. Je suis heureuse que cela se soit bien passé mais il faut que tu lui dises au revoir maintenant.

- Tu as entendu Maman ? On n’a pas le choix..
- On non, reste un peu...

Je me laisse attendrir par le côté charmeur de Charles et cède pour une partie de cartes.

Mais Nadège vient nous rappeler à l’ordre…
- Allez les garçons ! C’est l’heure ! Et ne faites pas comme si vous ne m’aviez pas entendue !

Cette fois, il est vraiment temps de nous quitter. Je fais un gros câlin d’amour à mon fils puis m’en vais.

Mais je n’ai pas envie de rentrer sans avoir d’abord embrassé Olivier.
Hélène n’est pas très heureuse de me voir débarquer si tard. Je sais qu’elle a raison mais je n’ai pas du tout fait attention à l’heure.

- Olivier a déjà pris son bain et j’allais le mettre au lit !
- Allez, Mamaaan !
- S’il te plaît, Hélène ! Dans ce cas, c’est moi qui le couche puis je m’en vais ! Promis.

Devant tant d’insistance, Hélène se laisse convaincre.
Je mets mon petit Olivier en pyjama puis dans son lit sans qu’il n’émette de protestations.

Je reste discuter avec lui tout doucement jusqu’à ce qu’il ferme lentement ses yeux. Dans un demi-sommeil, il me réclame un bisou. Je l’embrasse tendrement sur le front puis décide de rentrer chez moi.
A cette heure du soir, il n’est même pas envisageable de me rendre chez Lady Stéphanie pour embrasser Claire. Je sais qu’elle me mettrait tout de suite à la porte.

Au lieu de cela, je fais venir Mégane à la maison et, pour la dernière fois, je dois rompre avec une de mes conquêtes. J’explique à nouveau la naissance de mes trois enfants, et mon amour pour une autre femme. Je sens aussi que Mégane est en train de bouillir.

- Et moi qui te prenais pour un gars bien ! Allez salut, je m’en vais !
Elle tourne les talons et moi, je suis enfin seul et libéré de toutes ces jeunes femmes dont je n’étais pas amoureux.

J’appelle alors Clémence pour lui dire que, ça y est, je n’ai plus aucune femme dans ma vie à part elle ! Je l’entends souffler derrière le combiné, un soupir de soulagement.

Elle me propose de nous voir demain matin, mais je ne pourrai pas car j’ai prévu de passer la journée au bazar afin que la clientèle ne pense pas qu’il soit fermé, et puis, j’ai besoin de me renflouer un peu car, au décès de Maman, j’ai fait don de toutes ses liquidités à des associations caritatives pour ne repartir dans ma vie qu’avec cinq mille simflouz. Et là, je suis un peu à sec pour payer mes factures.
Nous nous mettons d’accord pour qu’elle me rejoigne à la fin de la journée.

J’arrive au magasin très tôt ce matin. Mon idée est de l’ouvrir sur une grande plage horaire dans la journée pour avoir un bénéfice suffisant pour régler ces fameuses factures dont l’échéance est à quarante-huit heures.
Le premier client arrive, bientôt suivi par d’autres.

La journée passe très vite. J’explique aux clients intéressés l’histoire de ce bazar et des objets qui y sont en vente, car ils ont tous une histoire.
Ma journée est fructueuse ! Je peux payer mes factures et surtout, ma journée est terminée et Clémence ne va pas tarder.

- Clémence ! J’avais hâte de te voir ! On s’enlace ?
Quel bonheur de la serrer à nouveau contre moi.

Elle me dit que nous devons parler. J’ai toujours appréhendé ces mots-là dans la bouche d’une femme, mais il s’agit de Clémence...

- Nous allons parler mais avant, j’aimerais te poser une question. Je peux ?
- Tant que tu ne me dis pas qu’une autre de tes conquêtes est enceinte de toi...

- J’ai mis un terme à toutes mes anciennes relations. Je sais que mes enfants seront toujours là, mais… es-tu prête à envisager une vie avec moi ?

- C’est justement de cela que je voulais te parler. Maxime, je crois que tu es l’amour de ma vie, et je crois aussi que tu le sais, n’est-ce pas ?

- Bien sûr que je le sais ! Enfin depuis peu mais je le sais ! Et je t’aime aussi, plus fort que tu ne le penses. Alors, qu’est-ce qui nous arrête ?
- Je veux connaître tes enfants. Je ne peux pas entrer dans ta vie comme ça, et dans la leur, sans qu’ils ne sachent qui je suis.
- Tu ne peux pas me faire plus plaisir qu’en disant cela !

- Mais comment va-t-on faire ?
- Je ne sais pas encore, mais il va falloir que j’organise cela avec leurs mères…
- Et pourquoi ne pas partir ailleurs ? Toi, tes enfants et moi ? Ni chez toi, ni chez moi… Qu’est-ce que tu en penses ?
- Tu es si extraordinaire !

Une impulsion me pousse soudain à embrasser ma douce Clémence. Il y a si longtemps que j’ai envie de le faire … Aujourd’hui, je n’ai plus envie d’attendre.

Clémence se laisse embrasser sans bouger, tout d’abord surprise, puis je la sens fermer les yeux et s’abandonner à mon baiser.

Elle me serre si fort dans ses bras que mon cœur s’emballe comme jamais il ne l’a fait.

- Je t’aime Clémence, ma Clémence. Tu es tout pour moi.

- Je te veux près de moi, toujours… toute la vie.

- J’aimerais que tu sois un jour ma femme. En attendant, je vais tout faire pour que tu connaisses mes enfants. J’espère que tu les aimeras autant que je les aime. Rentre chez toi maintenant. Je m’occupe de tout organiser et je t’appelle très vite. Mais n’oublie surtout pas que je t’aime.

Arrivé à la maison, je saute sur le téléphone. En discutant avec Clémence, il m’est venu une belle idée. Le Créateur ne nous a-t-il pas donné la possibilité de prendre des vacances, depuis que Maman a réussi sa mission, et que j’ai soufflé mes bougies ? J’ai donc dans l’idée de prendre des vacances avec ma douce et mes enfants. Mais pour cela, il me faut l’accord de leurs mères. Je commence par Hélène qui est enchantée par l’idée et pense que cela serait une bonne chose pour Olivier de passer du vrai temps avec moi, et non juste un moment par-ci par-là…

J’en parle ensuite à Nadège qui pense la même chose qu’Hélène mais qui, en plus, voit qu’elle aura du temps pour elle. Je n’ai même pas eu à argumenter avec mes deux ex.

En revanche, lorsque j’appelle Lady Stéphanie, j’ai le droit à une foule de questions : où irai-je, avec qui, pourquoi ? Je décide de jouer franc-jeu. Je lui parle de Clémence qui sera dorénavant présente dans ma vie et lui précise que mes deux autres enfants seront présents eux aussi. Je souligne qu’il serait bon pour Claire de connaître ses deux frères.

Après avoir parlementé une quinzaine de minutes et lui avoir opposé des arguments tous plus valables les uns que les autres, elle cède et me donne son accord, admettant, comme Nadège, que cela lui fera du bien de souffler un peu.

Après avoir réservé notre location, j’appelle aussitôt ma Clémence qui n’en revient pas d’avoir de mes nouvelles aussi vite.
- Prépare tes valises mon amour ! Nous partons en vacances à Granite Falls dans deux jours, avec les bambins !
