Nathalie986
G5/ Chapitre 3 : Jules
Les semaines qui suivirent l’enterrement de Maman, Jules vint souvent à la maison. Chacun vaquait à ses occupations, mais je sentis que Papa allait de mieux en mieux. Il avait même retrouvé le sourire.

Mon père restait souvent assis sur le canapé, à nous regarder, alors que je pianotais sur l’ordinateur et que Jules était plongé dans ses bouquins de pâtisserie. Il était toujours à l’affût de nouvelles recettes.

Jules passait beaucoup de temps à discuter avec Papa (qu’il appelait dorénavant Bastien) et cela me faisait plaisir de les voir ainsi tous les deux. C’était comme s’il avait toujours fait partie de la famille.

Quelques temps plus tard, comme nous allions tous mieux, je décidai d’organiser une nouvelle soirée « noir et blanc » mais qui réunirait cette fois ma famille et la bande.

A la demande d’Emilie, j’organisai cette soirée chez mes cousines. Malheureusement, Céline ne put être présente, à nos côtés, ce soir-là, car elle était prise par son travail d’agent secret.

Papa me confia plus tard qu’il avait été très heureux de revenir dans cette maison où il avait passé beaucoup de temps avec Maman, et qui était remplie, pour lui, de très bons souvenirs. Jules, comme à son habitude, ne cessait de me regarder.

La soirée se déroulait vraiment bien.



Le gâteau qu’Emilie nous avait préparé eut un franc succès. La soirée s’éternisa encore un peu puis nous aidâmes les filles à tout ranger avant de partir.

Ce soir-là, Jules vint me rendre visite, après le dîner. Il salua mon père puis vint m’embrasser.

- Bon je vais vous laisser, les jeunes !
- Vous ne restez pas avec nous, Bastien ?
- Non. J’ai pas mal de choses à faire.
- Eh oui ! Papa est toujours un homme très occupé, même à la retraite !
- Bonne soirée alors !

- Je crois que Papa voulait nous laisser tranquille.
- Je le crois aussi !

- Et ça fait du bien de se retrouver un peu seuls aussi...

- Oui. D’ailleurs, je suis venu pour te demander quelque chose. J’espère que tu seras d’accord.
- Ah bon ? Et quoi donc ?

A ces mots, mon cœur s’était mis à battre la chamade.
Je n’avais pas oublié cette conversation entre Jules et mon père quelques semaines plus tôt...

- Tu sais combien je t’aime, n’est-ce pas ? Combien nous nous aimons ?
- Bien sûr mon amour.

- Et bien j’aimerais te présenter à ma mère et à ma sœur. Je veux qu’elles te connaissent.
- Ah ?

Quelle déception... Je m’attendais à une tout autre demande...
Je repris, malgré tout, rapidement contenance.
- Cela leur ferait tellement plaisir. Depuis le temps que je parle de toi.
- Evidemment que je suis d’accord. Moi aussi j’ai envie de les rencontrer.

Jules m’embrassa alors.

- Tu vas leur plaire. J’en suis sûre.
- Mais si ce n’était pas le cas ?

- Il n’y a aucune chance ! Tu es la femme la plus merveilleuse du monde.
- Et quand est-ce que tu prévois de me présenter ?
- Demain soir, ça ta va ?
- Très bien.

- Alors à demain, ma Linette ! Je t’aime.

Quelle angoisse ! Je filai tout raconter à Papa.
- C’est plutôt une bonne chose, non ? Je ne comprends pas ce qui te perturbe autant.

- Et si elles ne m’aimaient pas ? Si elles me détestaient ?
- Mais pourquoi voudrais-tu qu’elles te détestent ?

- Je ne sais pas, moi ! Peut-être parce que tout le monde n’est pas comme Maman et toi, prêt à accueillir un nouveau membre dans la famille.
- Je peux t’assurer que si Jules ne m’avait pas plu, tu l’aurais très vite su.

J’allai jusqu’à la cuisine pour préparer le petit déjeuner du lendemain, chose que je faisais maintenant régulièrement, depuis cette fameuse salade de fruits qui avait régalé mon oncle et mes parents. Papa me suivit.
- Franchement ça m’angoisse cette formalité !
- Tu veux que je te dise ?

- Jules est quelqu’un de très bien. Il doit tenir de sa mère. C’est tout de même elle qui l’a élevée. Tu ne devrais pas t’inquiéter ainsi.

- En plus, j’apprécie beaucoup ce garçon.
- Oh ça, je le sais !

- Il n’y a donc aucune raison pour que sa famille ne t’apprécie pas. Tu es adorable.
- Tu dis ça parce que tu es mon père. En plus, je ne sais même pas comment je vais m’habiller pour aller là-bas.

- Reste toi-même. Tu ne vas tout de même pas te mettre sur ton 31 avec toute cette neige qui tombe ! Tu ne serais pas crédible.
- Oui !! Tu as raison.

- Je crois que je me fais vraiment trop de souci...

Le lendemain soir, je fus accueillie très chaleureusement par Mélanie Leroy, la mère de Jules et par Alexandra, sa sœur. Je m’étais effectivement fait du souci pour rien.

Elles me mirent à l’aise tout de suite. Madame Leroy insista même pour que je l’appelle Mélanie.

Quant à Alexandra, elle était ravie de trouver en moi une sœur. Je les avais conquises.

Nous passâmes la soirée à discuter à bâtons rompus.
Les deux femmes étaient pleines d’anecdotes croustillantes sur l’enfance de Jules, et il avait beaucoup de mal à se défendre contre la liesse féminine ambiante.

Lorsqu’il se fit vraiment tard, Alexandra et Mélanie s’excusèrent et nous laissèrent seuls.

Jules voulut que je le suive dans sa chambre. Je devinai son arrière-pensée mais je n’avais pas envie que ma première fois se passe ainsi, comme ça. J’aurais voulu plus de magie.

Je décidai de le lui dire.
- Mon amour... Je n’ai pas très envie de faire ça ici, avec ta mère et ta sœur pas loin...
- Je crois que tu te méprends sur mes intentions, ma chérie.
- Tu crois ?


Je sentis mes jambes se dérober et mon cœur exploser mais je réussis à murmurer un oui. Jules m’embrassa en pressant ma main sur son cœur.

- Ma chérie, tu fais de moi le plus heureux des hommes. Je ne sais même pas comment tu as pu imaginer ce que tu as imaginé.
- C’est la chambre, je crois...

- Je te ferai mienne la nuit de notre mariage, pas avant, mon amour... Je t’aime.
- Moi aussi je t’aime.

- Jules ! Il faut que nous allions dire à mon père que nous sommes fiancés !
- Maintenant ?

- Oui. Après l’avoir annoncé à ta mère et à ta sœur bien sûr.
- Elles le savent déjà. Elles savaient ce que je comptais faire. Pourquoi crois-tu qu’elles nous aient laissé seuls ?
- Peut-être pour aller dormir.
- Et ton père ? J’espère qu’il ne dormira lorsque nous arriverons.

Il ne dormait pas. Il regardait tranquillement la chaîne politique.
- On y va ?
- Oui, allons-y.






Je n’avais pas vu Papa aussi heureux depuis longtemps. Il transpirait le bonheur.
- Je m’occupe de tout ! Des simsmapolitains, ça vous va ?
- Très bien !

Les cocktails furent rapidement prêts.








A chaque fois que Jules venait à la maison, il avait désormais le droit à quelques cours de mixologie avec mon père. Il faisait alors d’une pierre, deux coups, car, non content de passer du bon temps avec Papa, il pouvait aussi faire avancer sa carrière avec ce que ce dernier lui transmettait.

Ce jour-là, je me lançais dans la préparation d’une pasta primavera. J’avais dans l’idée d’inviter mes cousines à se joindre à nous pour le déjeuner afin de leur annoncer nos fiançailles. Papa et Jules ne le savaient pas encore.





Deux heures plus tard, nous finissions de déjeuner...









Jules resta un peu avec nous après le départ de mes cousines, puis s’en alla à son tour.
- Je serais bien resté un peu plus mais Maman et Alex entendent bien que je passe la soirée avec elles.

- A bientôt, fiston !

- Linette, mon amour !
- Reviens-vite, Jules.

- Ça s’est très bien passé, tu ne trouves pas ?

- Carrément ! Mes cousines adorent Jules !
- Et la bande ? Vous leur dites quand ?
- Demain soir, à la discothèque Pan Europa.

C’était la première fois que je mettais les pieds au Pan Europa. La discothèque était grandiose, beaucoup plus impressionnante que l’Usine. Ma cousine Lucie y avait même ses habitudes.

Je ne fus donc pas surprise de l’y rencontrer. Elle adorait venir ici, et c’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai eu envie de découvrir l’endroit.


Les copains et moi dansâmes un moment, puis Jules et moi les accompagnâmes jusqu’au coin bar de l’étage afin de leur annoncer la grande nouvelle.
Rangi avait abandonné sa sempiternelle tresse et Samuel avait lui aussi coupé ses cheveux. Ils avaient grandi.


Samuel et moi n’avions jamais parlé de notre petite aventure à la bande. Je me disais qu’il faudrait quand même que je mette Jules au courant.



Nous retournâmes danser. La soirée était endiablée, et les heures s’écoulaient sans que l’on ne s’en rende compte.

Rangi nous dira plus tard avoir flashé sur une jeune femme blonde se dandinant sur la piste de danse, dans une robe blanche. Lucie, elle discutait depuis un moment avec une jeune femme, près de la cabine du DJ. Peut-être s’était-elle trouvé une copine de danse... mais elles ne dansaient pas beaucoup.

Mon chéri dansait lui aussi comme un fou, le plus beau de la piste...

Jules me raccompagna chez moi vers trois heures du matin.
Il m’embrassa si fougueusement que je ne suis pas près d’oublier ce baiser.




Et alors que je me dirigeais vers la maison, Jules se mit à crier dans la nuit silencieuse.


Papa était encore debout. Il était planté devant l’entrée.
- C’est Jules qui crie comme ça ?
- Il t’a réveillé ?

- Absolument pas. J’étais au salon. Je t’attendais.
- Il ne fallait pas, Papa...

- Et j’aurais raté ça ? Ça aurait été dommage. Ce garçon a de la voix !
- Oui, il a dû ameuter tous les voisins !

- C’est parfait ! Les voisins savent maintenant à quel point ma fille est aimée !
- Tu parles ! Ils doivent me maudire pour les avoir réveillés au milieu de la nuit.

- C’était remarquable ! Tu sais ce que je regrette ? C’est de n’avoir jamais pensé à faire la même chose à ta mère. Pourtant, j’en ai eu des idées !
- Tu ne peux pas les avoir toutes !

- C’est vrai.
- En plus, je me demande quelle tête aurait eu Maman si tu lui avais fait ce coup-là .

- Je sais quelle tête elle aurait eu ! La même tête que toi. Tu lui ressembles tellement.
- Papa...

- Ne t’inquiète pas, ça ne me fait pas du mal de parler d’elle. Au contraire, ça me fait du bien. J’en ai besoin.
- Tu es sûr ?

Alors que j’écoutais Papa me raconter son amour pour Maman, une vague de frissons me parcourut tout le corps. Je mesurai à quel point son amour pour elle avait été fort.
- Evidemment ! Elle était tout pour moi ! L’amour que Jules ressent pour toi me fait penser à celui que j’éprouvais pour elle, depuis l’adolescence. Elle était toute ma vie. Je ne veux pas m’arrêter de parler d’elle. Je parlerai toujours d’elle, Linette. Et tu devrais faire pareil. Pour qu’elle continue à vivre dans nos cœurs.
- Elle vit déjà dans mon cœur, Papa. Seulement, j’ai beaucoup de mal à parler d’elle.

- C’est dommage parce que moi, j’ai besoin de parler d’elle.
- Ne t’en prive pas. J’ai dit que j’avais du mal à en parler mais je peux très bien t’écouter parler d’elle. C’est cela qui me fait du bien, à moi.

- J’en suis heureux ! Alors dis-moi, comment était cette discothèque Pan Europa ?
- Génialissime !! Je l’adore ! Il y avait des lumières bleues et roses de partout ! C’était démentiel !

- J’ai l’impression que tu as choisi ta discothèque préférée !
- Oh non, ne crois pas ça ! L’Usine aussi est très bien. Je crois que j’irai aux deux !

Quelques mois plus tard... Au matin de notre mariage, Jules débarqua à sept heures du matin, directement du travail, devant ma porte.
- Mais qu’est-ce que tu fais là ? Heureusement que je ne suis pas en robe de mariée. Ça porte malheur de voir sa mariée avant le mariage.

- Je savais que tu ne serais pas en robe de mariée ! A sept heures du matin, c’était improbable. Je suis venu t’embrasser !

Et il m’embrassa...

- Jules... J’ai tellement hâte d’être à ce soir.
- Et moi donc !

- Ce soir, tu seras ma femme...

- Ça me paraît si long mon amour...
- Nous n’avons plus long à attendre. En plus, nous avons encore une belle journée à passer. Elle va être la plus belle de notre vie !

- Tu as parfaitement raison. Autant la savourer.
- Je t’aime, ma Linette.

- On se revoit tout à l’heure. En attendant, je vais aller dormir un peu pour être en forme.
- Moi aussi je t’aime, Jules.

Jules et moi avions souhaité que notre mariage soit célébré à Oasis Spring, loin du froid ambiant et de la neige persistante de Newcrest. Nous voulions le soleil et la chaleur, surtout pour profiter de ces tenues habillées qui sont de rigueur les jours de fête et qui se trouvent être, la plupart du temps, légères.
Ce sont mes cousines ainsi que la maman et la sœur de Jules qui avaient tout organisé. Samuel leur avait proposé sa maison qui était grande et spacieuse mais elles lui avaient préféré Le Majestic, ce lieu connu de tout le monde Sim pour être l’endroit le plus chic jamais égalé.

Il faisait un temps magnifique. Tout le monde était présent. J’aperçus vaguement Lucie et Madame Leroy (enfin Mélanie) en train de discuter. Elles réglaient probablement les derniers détails.

Mais je fus vite happée par l’Instant, avec un grand I, cet instant où Jules me jura de m’aimer, de me protéger et de me chérir pour la vie.

Un instant magique lorsqu’il me murmura à l’oreille « à moi pour toujours ».

Notre famille et nos amis n’en perdaient pas une miette.

Lorsque nous échangeâmes les anneaux, Emilie et Mélanie hurlèrent leur joie...

Le marié embrassa la mariée...

Nous étions à présent mari et femme.

Je surpris le regard ému de Papa...
